CORRESPONDANCEDE GEORGE SAND ET D’ALFRED DE MUSSET LETTRES D’AMOUR À AIMÉE D’ALTON DESSINS LES DESSINS ANNEXES BIOGRAPHIE D'ALFRED DE MUSSET : SA VIE ET SES OEUVRES Alfred de Musset : Oeuvres complĂštes 78 titres (annotĂ©s et illustrĂ©s) Acheter l'intĂ©gralitĂ© du livre : Extrait Alfred de Musset : Oeuvres complĂštes Alfred de Musset 3 xxxv, 269 p., 1 l. 19 cm NotesOrange page is a blank page. Addeddate 2011-01-19 172031 Associated-names Rocheblave, Samuel, 1854-1944; Musset, Alfred de, 1810-1857; Sainte-Beuve, Charles Augustin, 1804-1869 Call number PQ 2412 .A4M8 1897 Camera Canon 5D External-identifier urnoclcrecord797045394 Foldoutcount 0 Identifier lettresalfredd00sand Identifier-ark ark/13960/t03x92z76 Lccn 19001140 Ocr ABBYY FineReader Openlibrary_edition OL24593614M Openlibrary_work OL15658636W comment Reviews There are no reviews yet. Be the first one to write a review.

Lettrede George Sand Ă  Alfred de Musset Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal-cul, et si vous voulez

‎Lot de 95 albums de disques 33 tours avec des enregistrements de piĂšces de théùtre extraits et autres oeuvres littĂ©raires, du moyen-Ăąge, XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIX et XXe siĂšcles. Liste des albums de disques contenus dans cet ensemble, gĂ©nĂ©ralement Ă©ditĂ©s par l'EncyclopĂ©die Sonore Hachette, sauf mention William Shakespeare - drames et tragĂ©dies romaines ; comĂ©dies ; tragĂ©dies ; la tragĂ©die du roi Richard II , par le ; 400e anniversaires de la naissance de William Shakespeare l'avant-scĂšne théùtre ; Daniel Sorano Shylock ou le marchand de Venise disques AdĂšs ; compte des mille et une nuits ; le roman de renart, par Bourvil Emidisc ; la chanson de Roland ; le roman de renard par D. Sorano, Georges Wilson, etc. ; Chartres Decca ; François Villon par Serge Reggiani et Pierre de Ronsard par AndrĂ© Reybaz disques AdĂšs ; François Villon, poĂšmes dits par Alain Cuny disque Festival ; Rabelais, extraits de Gargantua et Pantagruel , Montaigne, Les Essais extraits ; PoĂštes du XVIe siĂšcle anthologie sonore de la PlĂ©iade ; Rabelais, les mirifiques aventures de Grangousier, Gargantua et Pantagruel, par Jacques Fabbri, Michel Galabru et Claude Pieplu Ă©ditions Lucien AdĂšs ; CervantĂšs, les aventures de Don Quichotte de la Manche, par GĂ©rard Philipe et Jacques Fabbri Petit MĂ©nestrel ; Blaise Pascal, pensĂ©es dites par Pierre Fresnay Festival ; Visages de Pascal ; Madame de SĂ©vignĂ©, ses plus belles lettres VĂ©ga ; le monde musical de Racine ; Corneille, Cinna disques PlĂ©iade ; Rodogune SSB sĂ©lections sonores Bordas ; NicomĂšde SSB ; Racine, Les Plaideurs ; La Fontaine, Fables Choisies mises en vers, premier fablier + deuxiĂšme fablier + troisiĂšme fablier ; Visages de La Fontaine, par les comĂ©diens du théùtre national populaire ; Racine, Les Plaideurs ; Racine, Esther ; MoliĂšre, Le mĂ©decin malgrĂ© lui, par Fernandel Decca ; Dom Juan, par la ComĂ©die-Française , Georges DescriĂšres et Jacques Charon EMI ; Georges Dandin AdĂšs ; l'Ă©tourdi ou les contre-temps Lumen ; le mĂ©decin malgrĂ© lui, par la ComĂ©die-Française la voix de son maĂźtre ; aimer MoliĂšre, par la ComĂ©die-Française EMI ; MoliĂšre en 1930, par la ComĂ©die-Française EMI ; le malade imaginaire, par la ComĂ©die-Française EMI ; les prĂ©cieuses ridicules ; le mĂ©decin malgrĂ© lui SSB ; les prĂ©cieuses ridicules SSB ; Rousseau, Les Confessions, par Pierre Fresnay ; Goethe, Werther ; Voltaire, Extraits ; Marivaux, les fausses confidences pat Madeleine Renaud et Barrault ; Diderot, le neveu de Rameau, par Pierre Fresnay l'Avant-ScĂšne ; Lesage, scĂšnes de la vie de Gil Blas ; Musset, les caprices de Marianne SSB ; théùtre romantique ; Lamartine, textes rĂ©unis ; Musset, Pages choisies PoĂ©sies + comĂ©dies et proverbes + confession d'un enfant du siĂšcle ; GĂ©rard Philipe joue Musset extraits - disques AdĂšs ; Émile Zola, pages choisies ; Alfred de Vigny, pages choisies ; Victor Hugo, pages choisies ; Hernani SSB ; Ecce Homo ; Les pauvres gens disques PlĂ©iade ; Hugo, Pauca Meae ; Les MisĂ©rables Petit MĂ©nestrel ; Chateaubriand tĂ©moin de l'histoire, textes rĂ©unis ; Flaubert, Madame Bovary PlĂ©iade ; Rimbaud ; Baudelaire ; Verlaine Rimbaud AdĂšs ; MĂ©rimĂ©e, Colomba ; Hector Malot, Sans famille Philips ; ThĂ©ophile Gautier, le capitaine Fracasse ; ScĂšnes de la vie de Pasteur ; George Sand, La mare au diable ; Maupassant, Le parapluie ; Flaubert, un coeur simple ; Anatole France, Pages choisies ; Mussy, vigny , par Michel Vitold et Francis Huster AdĂšs ; Charles Baudelaire, GĂ©rard de Nerval, dits par Jean Desailly et jean Vilar AdĂšs ; Paul ValĂ©ry, StĂ©phane MallarmĂ©, dits par Jean Vilar et Pierre Bertin AdĂšs ; Hugo dit par Georges Wilson et Lamartine dit par Jean Topart AdĂšs ; Les cinq sous de LavarĂšde Musidisc ; Walter Scott, IvanhoĂ© ; Visages de MĂ©rimĂ©e ; Proust, pages choisies ; Saint-ExupĂ©ry, pages choisies ; Le Petit Prince avec Trintignant, Grand prix Charles Cros 1971 - Philips ; Charles PĂ©guy, textes choisis AdĂšs ; Romain Rolland, Pages choisies ; Paul Claudel, pages choisies ; Roger Martin du Gard, Pages choisies ; Paul ValĂ©ry, Pages choisies ; Charles PĂ©guy, Pages choisies ; Rosny, La Guerre du Feu ; Le Petit Prince par GĂ©rard Philippe, Disques Festival ; Saint-ExupĂ©ry Disques Festival, Grand prix du disque Charles Cros 1955 ; Charles PĂ©guy, cinq priĂšres dans la cathĂ©drale de Chartres Grand Prix charles Cros 1962 ; Proust, Une soirĂ©e dans le monde Decca ‎ ‎95 albums 33 tours des annĂ©es 1955 Ă  1980s, rĂ©partis en 9 boĂźtiers Ă  disques de 34x34x5,5 cm chacun. Liste des albums de disques contenus dans cet ensemble, gĂ©nĂ©ralement Ă©ditĂ©s par l'EncyclopĂ©die Sonore Hachette, sauf mention William Shakespeare - drames et tragĂ©dies romaines ; comĂ©dies ; tragĂ©dies ; la tragĂ©die du roi Richard II , par le ; 400e anniversaires de la naissance de William Shakespeare l'avant-scĂšne théùtre ; Daniel Sorano Shylock ou le marchand de Venise disques AdĂšs ; compte des mille et une nuits ; le roman de renart, par Bourvil Emidisc ; la chanson de Roland ; le roman de renard par D. Sorano, Georges Wilson, etc. ; Chartres Decca ; François Villon par Serge Reggiani et Pierre de Ronsard par AndrĂ© Reybaz disques AdĂšs ; François Villon, poĂšmes dits par Alain Cuny disque Festival ; Rabelais, extraits de Gargantua et Pantagruel , Montaigne, Les Essais extraits ; PoĂštes du XVIe siĂšcle anthologie sonore de la PlĂ©iade ; Rabelais, les mirifiques aventures de Grangousier, Gargantua et Pantagruel, par Jacques Fabbri, Michel Galabru et Claude Pieplu Ă©ditions Lucien AdĂšs ; CervantĂšs, les aventures de Don Quichotte de la Manche, par GĂ©rard Philipe et Jacques Fabbri Petit MĂ©nestrel ; Blaise Pascal, pensĂ©es dites par Pierre Fresnay Festival ; Visages de Pascal ; Madame de SĂ©vignĂ©, ses plus belles lettres VĂ©ga ; le monde musical de Racine ; Corneille, Cinna disques PlĂ©iade ; Rodogune SSB sĂ©lections sonores Bordas ; NicomĂšde SSB ; Racine, Les Plaideurs ; La Fontaine, Fables Choisies mises en vers, premier fablier + deuxiĂšme fablier + troisiĂšme fablier ; Visages de La Fontaine, par les comĂ©diens du théùtre national populaire ; Racine, Les Plaideurs ; Racine, Esther ; MoliĂšre, Le mĂ©decin malgrĂ© lui, par Fernandel Decca ; Dom Juan, par la ComĂ©die-Française , Georges DescriĂšres et Jacques Charon EMI ; Georges Dandin AdĂšs ; l'Ă©tourdi ou les contre-temps Lumen ; le mĂ©decin malgrĂ© lui, par la ComĂ©die-Française la voix de son maĂźtre ; aimer MoliĂšre, par la ComĂ©die-Française EMI ; MoliĂšre en 1930, par la ComĂ©die-Française EMI ; le malade imaginaire, par la ComĂ©die-Française EMI ; les prĂ©cieuses ridicules ; le mĂ©decin malgrĂ© lui SSB ; les prĂ©cieuses ridicules SSB ; Rousseau, Les Confessions, par Pierre Fresnay ; Goethe, Werther ; Voltaire, Extraits ; Marivaux, les fausses confidences pat Madeleine Renaud et Barrault ; Diderot, le neveu de Rameau, par Pierre Fresnay l'Avant-ScĂšne ; Lesage, scĂšnes de la vie de Gil Blas ; Musset, les caprices de Marianne SSB ; théùtre romantique ; Lamartine, textes rĂ©unis ; Musset, Pages choisies PoĂ©sies + comĂ©dies et proverbes + confession d'un enfant du siĂšcle ; GĂ©rard Philipe joue Musset extraits - disques AdĂšs ; Émile Zola, pages choisies ; Alfred de Vigny, pages choisies ; Victor Hugo, pages choisies ; Hernani SSB ; Ecce Homo ; Les pauvres gens disques PlĂ©iade ; Hugo, Pauca Meae ; Les MisĂ©rables Petit MĂ©nestrel ; Chateaubriand tĂ©moin de l'histoire, textes rĂ©unis ; Flaubert, Madame Bovary PlĂ©iade ; Rimbaud ; Baudelaire ; Verlaine Rimbaud AdĂšs ; MĂ©rimĂ©e, Colomba ; Hector Malot, Sans famille Philips ; ThĂ©ophile Gautier, le capitaine Fracasse ; ScĂšnes de la vie de Pasteur ; George Sand, La mare au diable ; Maupassant, Le parapluie ; Flaubert, un coeur simple ; Anatole France, Pages choisies ; Mussy, vigny , par Michel Vitold et Francis Huster AdĂšs ; Charles Baudelaire, GĂ©rard de Nerval, dits par Jean Desailly et jean Vilar AdĂšs ; Paul ValĂ©ry, StĂ©phane MallarmĂ©, dits par Jean Vilar et Pierre Bertin AdĂšs ; Hugo dit par Georges Wilson et Lamartine dit par Jean Topart AdĂšs ; Les cinq sous de LavarĂšde Musidisc ; Walter Scott, IvanhoĂ© ; Visages de MĂ©rimĂ©e ; Proust, pages choisies ; Saint-ExupĂ©ry, pages choisies ; Le Petit Prince avec Trintignant, Grand prix Charles Cros 1971 - Philips ; Charles PĂ©guy, textes choisis AdĂšs ; Romain Rolland, Pages choisies ; Paul Claudel, pages choisies ; Roger Martin du Gard, Pages choisies ; Paul ValĂ©ry, Pages choisies ; Charles PĂ©guy, Pages choisies ; Rosny, La Guerre du Feu ; Le Petit Prince par GĂ©rard Philippe, Disques Festival ; Saint-ExupĂ©ry Disques Festival, Grand prix du disque Charles Cros 1955 ; Charles PĂ©guy, cinq priĂšres dans la cathĂ©drale de Chartres Grand Prix charles Cros 1962 ; Proust, Une soirĂ©e dans le monde Decca ‎ ‎Etat trĂšs satisfaisant des mentions d'ex libris ms. sur certains albums, bon Ă©tat par ailleurs. Prix pour l'ensemble. Un ensemble peu courant, avec des interprĂ©tations notamment par la ComĂ©die Française ou le Théùtre National Populaire Au total, 18 albums relatifs au moyen-Ăąge et au XVIe, 25 relatifs au XVIIe, 6 au XVIIIe, 32 au XIXe et 14 au XXe. Poids total de 33 Kg‎
Lettred'amour d'Alfred de Musset Ă  George Sand. Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage. Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un cƓur. Que pour vous adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
George Sand et Alfred de Musset ont entretenu une liaison de 1833 Ă  1835. — MINAMIKAWA/SIPA; ABECASIS/SIPA. Montage 20 Minutes Une lettre enflammĂ©e qui aurait Ă©tĂ© envoyĂ©e par George Sand Ă  Alfred Musset est devenue virale Ă  la Bara, spĂ©cialiste de l’Ɠuvre de l’écrivaine, explique Ă  20 Minutes pourquoi cette lettre est plus que douteuse. C’est une des liaisons les plus cĂ©lĂšbres du XIXe siĂšcle. En 1833, l'Ă©crivaine George Sand et le dramaturge Alfred de Musset entament une relation, qui s’achĂšvera une premiĂšre fois en novembre 1834, avant une rupture dĂ©finitive en 1835. Pendant leur liaison, les amants correspondent. George Sand serait-elle jusqu’à aller Ă  Ă©crire une lettre Ă©rotique codĂ©e ? A l’occasion de la Saint-Valentin, lundi, un texte attribuĂ© Ă  la femme de lettres a Ă©tĂ© relayĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. Avec cette subtilitĂ© la lecture d’une ligne sur deux rĂ©vĂ©lerait les intentions enflammĂ©es de l’ de cette lettre est questionnĂ©e par les spĂ©cialistes de l'?uvre de George Sand. - Capture d'Ă©cran FacebookFAKE OFFPlusieurs points font douter de l’authenticitĂ© de cette lettre, explique Ă  20 Minutes Olivier Bara, rĂ©dacteur en chef de la revue Cahiers George Sand Il n’existe pas de version manuscrite autographe originale de cette supposĂ©e lettre », commence-t-il par au ton et au style de ce texte, ils sont bien diffĂ©rents des textes de George Sand en notre possession, souligne Olivier Bara, qui est Ă©galement professeur de littĂ©rature française du XIXe siĂšcle et des arts de la scĂšne Ă  l’universitĂ© Lyon 2 Dans les manuscrits autographes privĂ©s de Sand, lettres ou scĂ©narios de théùtre jouĂ©s Ă  Nohant entre amis ou en famille, l’humour scatologique est trĂšs prĂ©sent mais pas l’humour libertin ni les jeux littĂ©raires sur la sexualitĂ©. » Si on veut lire l’expression du dĂ©sir Ă©rotique de Sand pour le corps de Musset », ce spĂ©cialiste recommande de se pencher sur le Journal intime de Sand, en novembre 1834, au moment de la rupture avec Musset ». Voici ce qu’on y lit* Mon petit corps souple et chaud, vous ne vous Ă©tendrez plus sur moi, comme ElisĂ©e sur l’enfant mort, pour me ranimer. 
 Adieu mes cheveux blonds, adieu mes blanches Ă©paules, adieu tout ce que j’aimais, tout ce qui Ă©tait Ă  moi. J’embrasserai maintenant dans mes nuits ardentes le tronc des sapins et les rochers dans les forĂȘts en criant votre nom, et, quand j’aurai rĂȘvĂ© le plaisir, je tomberai Ă©vanouie sur la terre humide. »* Cet extrait provient des ƒuvres autobiographiques, Ă©ditions Georges Lubin, Gallimard, PlĂ©iade, tome II, page 963.

Fichede révision Baccalauréat général Littérature. 1. Quelques éléments biographiques importants. Musset est né en 1810 (sous le Premier Empire) et mort en

Table des matiĂšres I VOYAGE EN ITALIE II À VENISE III RETOUR D'ITALIE IV VOYAGE DE MUSSET À BADE V À PARIS VI DEUX LIVRES INDEX BIBLIOGRAPHIQUE - NOTES ET DOCUMENTS INÉDITS - La VĂ©ritable histoire de Elle et Lui» , rĂ©cemment publiĂ©e par M. le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul Âč a rouvert de la façon la plus curieuse, entre Alfred de Musset et George Sand, un dĂ©bat qui ne sera pas dĂ©cidĂ©ment clos, ni l'Ă©quitable jugement prononcĂ©, avant la mise au plein jour des lettres Ă©changĂ©es par ces amants illustres. La rĂ©putation du cĂ©lĂšbre chercheur n'est plus Ă  faire et nous nous garderons de dire le bien que nous en pensons. Nous ne voulons Ă  notre tour que joindre au dossier commun quelques piĂšces authentiques. La vĂ©ritable histoire» de cette liaison, apparemment, ce n'est pas Elle et Lui, ce n'est pas davantage Lui et Elle; - et nous ne disons rien de Lui , qui fut l'eouvre d'une personne Ă©trangĂšre au dĂ©bat et l'exercice de rancunes particuliĂšres—on ne saurait prĂ©parer avec trop de soin le difficile triomphe de la vĂ©ritĂ©. Mais, d'abord, adressons l'hommage de notre plus respectueuse gratitude Ă  madame Lardin de Musset, la sƓur du poĂšte elle a mis Ă  notre disposition tous les documents qu'elle possĂšde. Il nous faut remercier aussi M. Alexandre Tattet, qui nous a communiquĂ© les lettres adressĂ©es Ă  son frĂšre. * * * Alfred de Musset et George Sand se virent, pour la premiĂšre fois, au mois d'avril ou de mai 1833. Ecrivant l'un et l'autre Ă  la Revue des Deux Mondes , ils avaient naturellement l'occasion de se rencontrer; des amis communs, Sainte-Beuve surtout, firent le reste. Relations de courtoisie littĂ©raire, d'abord Alfred de Musset envoyait des vers Ă  George Sand, AprĂšs la lecture d'Indiana, datĂ©s du 24 juin 1833 ÂČ puis, des fragments de son poĂšme Rolla, qu'il Ă©crivait en ce moment. Peu Ă  peu, leur intimitĂ© devient plus grande, et George Sand adresse Ă  Musset un exemplaire de Lelia portant ces dĂ©dicaces —Tome I— À monsieur mon gamin d'Alfred, GEORGE.» —Tome II— À monsieur le vicomte Alfred de Musset, hommage respectueux de son dĂ©vouĂ© serviteur, GEORGE SAND.» Dans une piĂšce de vers demeurĂ©e inĂ©dite, Alfred dĂ©crit familiĂšrement les soirĂ©es intimes de son amie George est dans sa chambrette Entre deux pots de fleurs, Fumant sa cigarette, Les yeux baignĂ©s de pleurs. Buloz, assis par terre, Lui fait de doux serments; Solange, par derriĂšre, Gribouille ses romans. PlantĂ© comme une borne, Boucoiran Âł tout crottĂ© Contemple d'une Ɠil morne Musset tout dĂ©braillĂ©. Dans le plus grand silence Paul, se versant du thĂ©, Ecoute l'Ă©loquence De Menard tout crottĂ©. Planche, saoul de la veille, Est assis dans un coin Et se cure l'oreille Avec le plus grand soin... DĂ©braillĂ© ou non, Musset dessine sur un album la charge des habituĂ©s de la maison et prend la libertĂ© d'outrager les beaux yeux noirs» en de nombreux croquis Je vous envoie cette Ă©bauche pour voir si vos amis la reconnaĂźtront et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme...» À la fin du mois d'aoĂ»t, ils sont amants ⁎ Leur vie, durant cette pĂ©riode, est semblable Ă  celle des peuples heureux et n'a pas d'histoire. Il suffit, Ă  la rigueur, de lire ce qui est publiĂ© de la correspondance de George Sand et de Sainte-Beuve dans le tome 1er des Portraits contemporains , Ă©dition de 1888, et ce que Paul de Musset raconte dans la Biographie de son frĂšre on devine le reste. On nous permettra de ne pas les suivre avant leur voyage en Italie. I VOYAGE EN ITALIE Le 12 dĂ©cembre 1833, dans la soirĂ©e, Paul de Musset conduisit les deux voyageurs jusqu'Ă  la malle-poste. Ils s'arrĂȘtĂšrent Ă  Lyon,—oĂč ils rencontrĂšrent Stendhal,—à Avignon, Marseille ⁔ Genes, et le 28 ils se trouvaient Ă  Florence. De cette ville, les dates prĂ©cises nous sont fournies par le passeport d'Alfred de Musset Firenze, 28 Dic. 1833. Visto alla Legazione d'Austria per Venezia. Firenze, 28 Dic. 1833. Visto, buono per Bologna et Venezia. —G. MOLINARI. Visto, buono per Bologna.—DELLACÀ, 29 Dicembre 1833. Bologna, 29 Dic. 1833. Per la continuazione del suo viaggio, via di Ferrara. Francolino, 30 Dic. 1833. Visto sortire. Rovigo, 30 Dic. 1833. Buono per Padova. Vu au Consulat de France Ă  Venise. Bon pour sĂ©jour. Venise, le 19 janvier 1834.—Le consul de France SILVESTRE DE SACY. Les divers incidents du voyage, qui du reste n'ont rien de particulier, sont racontĂ©s par George Sand dans son Histoire de ma Vie et par Paul de Musset dans la Biographie de son frĂšre. À GĂȘnes, George Sand avait senti les premiĂšres atteintes des fiĂšvres du pays; son Ă©tat ne fit que s'aggraver dans la suite du voyage, elle arriva malade Nousconnaissons bien les amours de George Sand avec l'Ă©crivain Alfred de Musset et le musicien FrĂ©dĂ©ric Chopin, qui ont fait l'objet de nombreux ouvrages, films ou spectacles. La relation la plus longue et la plus harmonieuse, qu'elle entretint avec le sculpteur Alexandre Manceau, est beaucoup moins cĂ©lĂšbre. C'est elle qui fait l'objet du L'an 1834. J'Ă©tais au dĂ©sespoir. Enfin j'ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh ! que je t'en remercie mon enfant ! Qu'elle est bonne et qu'elle m'a fait du bien. Est-ce bien vrai que tu n'es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m'exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh ! que dieu te la donne et te la conserve ! mon cher petit. Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais que ton amitiĂ©. Sans l'une ou sans l'autre, je ne puis espĂ©rer un seul beau jour pour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec la pensĂ©e d'avoir perdu ton cƓur. Que j'aie Ă©tĂ© ta maĂźtresse ou ta mĂšre, peu importe. Que je t'aie inspirĂ© de l'amour ou de l'amitiĂ© ; que j'aie Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l'Ă©tat de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t'aime et c'est tout... George Sand.
LivraisonGRATUITE (0,01€ pour les livres) en point retrait (selon Ă©ligibilitĂ© des articles). DĂ©tails. Lorsqu’en 1847 George Sand, qui a dĂ©jĂ  fait paraĂźtre ses plus grands romans, entreprend Ă  quarante-trois ans son Histoire de ma vie, elle dĂ©finit ainsi son futur livre : « C’est une sĂ©rie de souvenirs, de professions de foi et
PREMIÈRE SÉRIEParis — 1833 LETTRE N° 1.[1] Madame, je prends la libertĂ© de vous envoyer quelques vers que je viens d’écrire en relisant un chapitre d’Indiana, celui oĂč Noun reçoit Raymond dans la chambre de sa maitresse. Leur peu de valeur m’aurait fait hĂ©siter Ă  les mettre sous vos yeux, s’ils n’étaient pour moi une occasion de vous exprimer le sentiment d’admiration sincĂšre et profonde qui les a inspirĂ©s. AgrĂ©ez, madame, l’assurance de mon respect. Alf. de Musset. COMPLÉMENT DE LA LETTRE N°1 Sand, quand tu l’écrivais, oĂč donc l’avais-tu vue Cette scĂšne terrible oĂč Noun Ă  demi nue Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? Qui donc te la dictait, cette page brĂ»lante OĂč l’amour cherche en vain d’une main palpitante Le fantĂŽme adorĂ© de son illusion ? En as-tu dans le cƓur la triste expĂ©rience ? Ce qu’éprouve Raymond, te le rappellais-tu ? Et tous ces sentiments d’une vague souffrance, Ces plaisirs sans bonheur, si pleins d’un vide immense, As-tu rĂȘvĂ© cela, George, ou l’as-tu connu ? N’est-ce pas le RĂ©el dans toute sa tristesse Que cette pauvre Noun, les yeux baignĂ©s de pleurs, Versant Ă  son ami le vin de sa maĂźtresse, Croyant que le bonheur c’est une nuit d’ivresse Et que la voluptĂ©, c’est le parfum des fleurs ? Et cet ĂȘtre divin, cette femme angĂ©lique Que dans l’air embaumĂ© Raymond voit voltiger, Cette frĂȘle Indiana dont la forme magique Erre sur les miroirs comme un spectre lĂ©ger, Ô George ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© ! Malheur Ă  l’imprudent qui, lorsque Noun l’embrasse Peut penser autre chose en entrant dans son lit, Sinon que Noun est belle et que le Temps qui passe, A comptĂ© sur ses doigts les heures de la nuit ! Demain viendra le jour, demain, dĂ©sabusĂ©e, Noun, la fidĂšle Noun, par sa douleur brisĂ©e, Rejoindra sous les eaux l’ombre d’OphĂ©lia. Elle abandonnera celui qui la mĂ©prise ; Et le cƓur orgueilleux qui ne l’a pas comprise Aimera l’autre en vain — n’est-ce pas, LĂ©lia ? 24 juin 1833. LETTRE N° 2. VoilĂ , madame, le fragment que vous dĂ©sirez lire et que je suis assez heureux pour avoir retrouvĂ©, en partie dans mes papiers, en partie dans ma mĂ©moire. Soyez assez bonne pour faire en sorte que votre petit caprice de curiositĂ© ne soit partagĂ© par personne.[2] Votre bien dĂ©vouĂ© serviteur, Alfd de Musset. Mardi. LETTRE N° 3. Votre aimable lettre a fait bien plaisir, madame, Ă  une espĂšce d’idiot entortillĂ© dans de la flanelle comme une Ă©pĂ©e de bourgmestre. Il vous remercie bien cordialement de votre souvenir pour une sottise qui n’en valait pas la peine et dont il est bien fĂąchĂ© de vous avoir rendu tĂ©moin[3]. Que vous ayez le plus tĂŽt possible la fantaisie de perdre une soirĂ©e avec lui, c’est ce qu’il vous demande surtout. Votre bien dĂ©vouĂ©, Alfd de Mt. LETTRE N° 4. Je suis obligĂ©, madame, de vous faire le plus triste aveu ; je monte la garde mardi prochain ; tout autre jour de la semaine, ou, ce soir mĂȘme, si vous Ă©tiez libre, je suis tout Ă  vos ordres et reconnaissant des moments que vous voulez bien me sacrifier. Votre maladie n’a rien de plaisant, quoique vous ayez envie d’en rire. Il serait plus facile de vous couper une jambe que de vous guĂ©rir. Malheureusement on n’a pas encore trouvĂ© de cataplasme Ă  poser sur le cƓur. Ne regardez pas trop la lune, je vous en prie, et ne mourez pas avant que nous n’ayons exĂ©cutĂ© ce beau projet de voyage dont nous avons parlĂ©. Voyez quel Ă©goĂŻste je suis ; vous dites que vous avez manquĂ© d’aller dans l’autre monde ; je ne sais vraiment pas trop ce que je fais dans celui-ci. Tout Ă  vous de cƓur. Alfd de Mt. Lundi. LETTRE N° 5. J’ai reçu LĂ©lia. — Je vous en remercie, et bien que j’eusse rĂ©solu de me conserver cette jouissance pour la nuit, il est probable que j’aurai tout lu avant de retourner au corps de garde. Si aprĂšs avoir raisonnablement trempĂ© vos doigts dans l’encre, vous vous couchez prosaĂŻquement, je souhaite que Dieu vous dĂ©livre de votre mal de tĂȘte. — Si vous avez rĂ©ellement l’idĂ©e d’aller vous percher sur les tours de Notre-Dame[4], vous serez la meilleure femme du monde, si vous me permettez d’y aller avec vous. Pourvu que je rentre Ă  mon poste le matin, je puis disposer de ma veillĂ©e patriotique. RĂ©pondez-moi un mot, et croyez Ă  mon amitiĂ© sincĂšre. Alfd de Mt. LETTRE N° 6. Vous ĂȘtes bien bonne et bien aimable de penser Ă  moi ; je m’aperçois que le porteur de votre lettre s’est exaltĂ© sur la route, en sorte que, de peur de mĂ©prise, je prends la prĂ©caution du papier pour vous dire que je suis parfaitement libre, et que je vous remercie de votre aimable invitation. Votre bien dĂ©vouĂ© serr, Alfd de Mt. Sans date. LETTRE N° 7. Éprouver de la joie Ă  la lecture d’une belle chose faite par un autre, est le privilĂšge d’une ancienne amitiĂ©. — Je n’ai pas ces droits auprĂšs de vous, madame, il faut cependant que je vous dise que c’est lĂ  ce qui m’est arrivĂ© en lisant LĂ©lia. — J’étais, dans ma petite cervelle, trĂšs inquiet de savoir ce que c’était. Cela ne pouvait pas ĂȘtre mĂ©diocre, mais enfin ça pouvait ĂȘtre bien des choses avant d’ĂȘtre ce que cela est. Avec votre caractĂšre, vos idĂ©es, votre nature de talent, si vous eussiez Ă©chouĂ© lĂ , je vous aurais regardĂ©e comme valant le quart de ce que vous valez. Vous savez que malgrĂ© tout votre cher mĂ©pris pour vos livres, que vous regardez comme des espĂšces de contre-partie des mĂ©moires de vos boulangers, etc., vous savez, dis-je, que pour moi, un livre, c’est un homme, ou rien. — Je me soucie autant que de la fumĂ©e d’une pipe, de tous les arrangements, combinaisons, drames, qu’à tĂȘte reposĂ©e, et en travaillant pour votre plaisir, vous pourriez imaginer et combiner. — Il y a dans LĂ©lia des vingtaines de pages qui vont droit au cƓur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de RenĂ© et de Lara. Vous voilĂ  George Sand ; autrement vous eussiez Ă©tĂ© madame une telle faisant des livres. VoilĂ  un insolent compliment, je ne saurais en faire d’autres. Le public vous les fera. Quant Ă  la joie que j’ai Ă©prouvĂ©e, en voici la raison. Vous me connaissez assez pour ĂȘtre sĂ»re Ă  prĂ©sent que jamais le mot ridicule de — voulez-vous ? ou ne voulez-vous pas ? — ne sortira de mes lĂšvres avec vous. — Il y a la mer Baltique entre vous et moi sous ce rapport. — Vous ne pouvez donner que l’amour moral — et je ne puis le rendre Ă  personne en admettant que vous ne commenciez pas tout bonnement par m’envoyer paĂźtre, si je m’avisais de vous le demander, mais je puis ĂȘtre, si vous m’en jugez digne, — non pas mĂȘme votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espĂšce de camarade sans consĂ©quence et, sans droits, par consĂ©quent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[5] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, Ă  ce titre, quand vous n’avez rien Ă  faire, ou envie de faire une bĂȘtise, comme je suis poli ! vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirĂ©e, au lieu d’aller ces jours-lĂ  chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire Ă  mon cher monsieur George Sand, qui est dĂ©sormais pour moi un homme de gĂ©nie. Pardonnez-moi de vous le dire en face, je n’ai aucune raison pour mentir. À vous de cƓur. Alfd de Mt. Mercredi. LETTRE N° 8. Mon cher George, vos beaux yeux noirs que j’ai outragĂ©s hier[6] m’ont trottĂ© dans la tĂȘte ce matin. Je vous envoie cette Ă©bauche, toute laide qu’elle est, par curiositĂ© pour voir si vos amis la reconnaĂźtront, et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme. Good night. I am gloomy to day.[7] Alfd de Musset. LETTRE N° 9[8]. Je crois, mon cher George, que tout le monde est fou ce matin ; vous qui vous couchez Ă  quatre heures, vous m’écrivez Ă  huit ; moi, qui me couche Ă  sept, j’étais tout grand Ă©veillĂ© au beau milieu de mon lit, quand votre lettre est venue. Mes gens auront pris votre commissionnaire pour un usurier, car on l’a renvoyĂ© sans rĂ©ponse. Comme j’étais en train de vous lire et d’admirer la sagesse de votre style, arrive un de mes amis toujours Ă  huit heures, lequel ami se lĂšve ordinairement Ă  deux heures de l’aprĂšs-midi. Il Ă©tait cramoisi de fureur contre un article des DĂ©bats oĂč l’on s’efforce, ce matin mĂȘme[9], de me faire un tort commercial de quelques douzaines d’exemplaires. En vertu de quoi j’ai essuyĂ© mon razoir sic dessus. J’irai certainement vous voir Ă  minuit. Si vous Ă©tiez venue hier soir, je voue aurais remerciĂ© sept fois comme ange consolateur et demi, ce qui fait bien proche de Dieu. J’ai pleurĂ© comme un veau pour faire ma digestion, aprĂšs quoi je suis accouchĂ© par le forceps de cinq vers et une sic hĂ©mistiche, et j’ai mangĂ© un fromage Ă  la crĂšme qui Ă©tait tout aigre. Que Dieu vous conserve en joie, vous et votre progĂ©niture, jusqu’à la vingt et uniĂšme gĂ©nĂ©ration. Yours truly Alfd de Mt. LETTRE N° 10. Mon cher George, j’ai quelque chose de bĂȘte et de ridicule Ă  vous dire. Je vous l’écris sottement au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai dĂ©solĂ©, ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez Ă  la porte et vous croirez que je mens. Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour oĂč j’ai Ă©tĂ© chez vous. J’ai cru que je m’en guĂ©rirais tout simplement en vous voyant Ă  titre d’ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractĂšre qui pouvaient m’en guĂ©rir ; j’ai lĂąchĂ© de me le persuader tant que j’ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J’aime mieux vous le dire et j’ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m’en guĂ©rir Ă  prĂ©sent si vous me fermez votre porte. Cette nuit, pendant que[10]
 j’avais rĂ©solu de vous faire dire que j’étais Ă  la campagne, mais je ne veux pas vous faire de mystĂšres ni avoir l’air de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire encore un qui va m’ennuyer ! comme vous dites ; si je ne suis pas tout Ă  fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me l’auriez dit hier en me parlant d’un autre, ce qu’il faut que je fasse. Mais je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous Ă©cris, ne me rĂ©pondez plutĂŽt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je n’espĂšre rien en vous disant cela. Je ne puis qu’y perdre une amie et les seules heures agrĂ©ables que j’ai passĂ©es depuis un mois. Mais je sais que vous ĂȘtes bonne, que vous avez aimĂ©, et je me confie Ă  vous, non pas comme Ă  une maĂźtresse, mais comme Ă  un camarade franc et loyal. George, je suis un fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore Ă  passer Ă  Paris, avant votre dĂ©part pour l’Italie oĂč nous aurions passĂ© de si belles nuits, si j’avais de la force. Mais la vĂ©ritĂ© est que je souffre et que la force me manque. Alfd Mt. LETTRE N° 11. S’il y a dans les feuilles que je viens de lire une page oĂč vous ayez pensĂ© Ă  moi, et que je l’aie devinĂ©, je vous remercie, George. [11] Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyiez qu’il n’y a dans ma conduite envers vous ni rouerie ni orgueil affectĂ©, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. Je me suis livrĂ© sans rĂ©flexion au plaisir de vous voir et de vous aimer. — Je vous ai aimĂ©e, non pas chez vous, prĂšs de vous, mais ici, dans cette chambre oĂč me voilĂ  seul Ă  prĂ©sent. C’est lĂ  que je vous ai dit ce que je n’ai jamais dit Ă  personne. — Vous souvenez-vous que vous m’avez dit un jour que quelqu’un vous avait demandĂ© si j’étais Octave ou CƓlio, et que vous aviez rĂ©pondu tous les deux, je croĂźs. — Ma folie a Ă©tĂ© de ne vous en montrer qu’un, George, et quand l’autre a parlĂ©, vous lui avez rĂ©pondu comme Ă [12] À qui la faute ? À moi. Plaignez ma triste nature qui s’est habituĂ©e Ă  vivre dans un cercueil scellĂ©, et haĂŻssez les hommes qui m’y ont forcĂ©. VoilĂ  un mur de prison, disiez-vous hier, tout viendrait s’y briser. Oui George, voilĂ  un mur ; vous n’avez oubliĂ© qu’une chose, c’est qu’il y a derriĂšre un prisonnier. VoilĂ  mon histoire toute entiĂšre, ma vie passĂ©e, ma vie future. Je serai bien avancĂ©, bien heureux, quand j’aurai barbouillĂ© de mauvaises rimes les murs de mon cachot ! VoilĂ  un beau calcul, une belle organisation de rester muet en face de l’ĂȘtre qui peut vous comprendre, et de faire de ses souffrances un trĂ©sor sacrĂ© pour le jeter dans toutes les voieries, dans tous les Ă©gouts, Ă  six francs l’exemplaire ! Pouah ! Plaignez-moi, ne me mĂ©prisez pas. Puisque je n’ai pu parler devant vous, je mourrai muet. Si mon nom est Ă©crit dans un coin de votre cƓur, quelque faible, quelque dĂ©colorĂ©e qu’en soit l’empreinte, ne l’effacez pas. Je puis embrasser une fille galeuse et ivre morte, mais je ne puis embrasser ma mĂšre. Aimez ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir. Il y a des jours oĂč je me tuerais mais je pleure ou j’éclate de rire, non pas aujourd’hui, par exemple. Adieu, George, je vous aime comme un enfant. ↑ La 1re lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset est datĂ©e de Venise. Aucune de celles qu’elle a pu lui Ă©crire prĂ©cĂ©demment ne m’a Ă©tĂ© remise. Aucune n’avait Ă©tĂ© copiĂ©e, ni mĂȘme vue par M. Aucante. George Sand tenait surtout Ă  se justifier d’avoir Ă©tĂ© la maitresse de Pagello, alors qu’elle aurait encore Ă©tĂ© celle de Musset. C’est pourquoi elle a dĂ» regarder comme Ă©tant sans intĂ©rĂȘt les rĂ©ponses qu’elle a pu faire Ă  ce dernier dans les dĂ©buts de leur liaison. ↑ C’était un fragment inĂ©dit de Rolla. ↑ Il avait eu des crampes d’estomac jusqu’à s’évanouir. ↑ C’était pour voir un feu d’artifice, probablement celui de la fĂȘte du roi, oĂč elle a Ă©tĂ© en effet sans lui. ↑ Il s’était habillĂ© en pierrot et avait mystifiĂ© une personne qui n’était pas, comme on l’a racontĂ© et imprimĂ©, Mr de la Rochefoucauld. ↑ Il avait fait la charge de plusieurs personnes, la sienne, celle de G. S., celle de Buloz, etc. Il dessinait remarquablement. ↑ Bonsoir, je sais triste aujourd’hui. ↑ L’en-tĂȘte de cette lettre est ornĂ© d’un dessin Ă  la plume reprĂ©sentant une dame vue de dos et tenant par la main deux enfants qui portent des joujoux. ↑ N° du 28 juillet 1833. ↑ Ces deux derniers mots biffes Ă  la plume par G. Sand, et la ligne suivante coupĂ©e aux ciseaux. ↑ Coupure aux ciseaux, faite par A. de M. ↑ Partie du verso enlevĂ©e par la coupure. Alf. de M. semble avoir voulu couper tout ce qui contenait des noms propres.
. 139 438 472 498 313 248 308 495

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